Cortège décolonial 2025

Appel à un cortège décolonial pour la Pride de Rennes 2025

La première Pride était une révolte queer racisée

Ça s’est passé à Stonewall en 1969, voilà la vérité historique sur la marche des fiertés, qui s’est petit à petit blanchisée et dépolitisée. Depuis les années 2000, la Pride est devenu une simple fête, une célébration des identités LGBTQI+ individualisées et acceptables. Les marginaux-ales ont été effacées par les chars NRJ et Nike et leur consommation « pinkwashée », leurs arc-en-ciels sur des baskets issues de l’exploitation honteuse des personnes racisé·es des pays colonisés ; les personnes handies ont été effacées au profit des LGBTQI+ libéraux, profitant de leur fête annuelle sans faire gaffe à personne, avant de laisser leur communauté seule face aux oppressions qu’iels subissent ; les racisé·es et exilé·es ont été effacées au profit des cortèges des syndicats de policiers gays, du féminisme blanc et des homonationalistes.

Ça suffit !


On refuse que la marche des fiertés ne soit que la marche des plus privilégié.es d’entre nous, on refuse que ca soit une marche de riches, blanc·hes, valides !
Toute l’année, les plus opprimé·es d’entre nous subissent le patriarcat, le racisme, le colonialisme, le validisme, le capitalisme.
Toute l’année, on nous impose de rentrer dans les clous et d’être suffisamment intégré·es, pas trop choquant·es, faute de quoi la punition sera violente. Toute l’année, on nous sexualise, nous insulte, nous frappe, nous rejette, nous harcèle, nous mutile, on tue nos frères, sœurs, adelphes.

La Pride ne sera pas qu’une Pride de blanc·hes

La Pride ne sera pas qu’une fête, pas seulement un moment sympa ou danser sans « se prendre la tête ». La Pride sera une marche de mémoire et de luttes !

Cette année, les queer racisé·es et exilé·es auront un espace pour faire vivre leurs idées, leurs cultures, leurs vécus. Cette année, les antiracistes et les décoloniaux auront un espace pour revendiquer leurs idéaux politiques, et les stratégies et outils pour les mettre en place.

Parce que les LGBT+ sont partout, et ne sont
pas que blanc·hes, l’antiracisme est l’affaire de toustes.
Cette année, les gens à qui les luttes queer racisé·es tiennent à coeur pourront l’exprimer, et créer des liens entre elleux.


Pour toute ces raisons, il prendra vie un cortège décolonial à la Pride de Rennes, entre queer, racisé·es et/ou allié·es !
Rejoignons-nous, rencontrons-nous, apprenons-nous, et créons les bases de liens forts entre les luttes LGBT+ et antipatriarcales, et les luttes antiracistes et décoloniales !

Nos revendications

Contre le colonialisme

Nous voulons la fin des logiques extractivistes
coloniales (lithium, uranium), la fin des
frontières si meurtrières (et de FRONTEX), la fin
du génocide a Gaza et au Congo pour les
intérets occidentaux. Reconnaissance et
réparation à Haiti.

Contre l’enfermement

La prison est inhumaine. Le système pénal sert uniquement au maintient du capitalisme, du racisme, du colonialisme, du patriarcat et du validisme. Elle n’aide pas la société, elle pousse à la violence, et détruit des vies. Elle est instrumentalisée pour faire taire nos luttes.
Fin de l’internement forcé, la psychiatrie comme tous les lieux d’enferment tue.

Respect et dignité pour les sans papier·es

Nous voulons la fin du fichage administratif, la
fin des papiers d’identité et la fin des nécro-
politiques envers les sans-papier·es ou exilé·es.

Contre l’islamophobie


L’islamophobie, c’est un système qui vise a opprimer les personnes musulmanes, à leur enlever leur humanité, pour pouvoir coloniser et détruire leurs espaces, leurs cultures, et leur vies.
Nous voulons l’abrogation de la loi de 2004 dite contre le voile à l’école, l’arrêt du harcèlement médiatique, et la lutte contre les attentats islamophobes (assassinat d’Aboubakar Cissé, attaques de mosquées).
Nous ne sommes pas les « barbares terroristes islamistes radicaux » que décrivent les médias.

La fin du racisme dans les commus LGBTQI+


Nous refutons l’opposition supposée entre queer et « barbares », pour que vive les cultures et luttes queer racisé·es dans nos espaces.

Contre l’homo/fémonationalisme


Nous refusons l’instrumentalisation des droits des femmes et des personnes LGBTQI+ dans le seul but de mettre en place des lois racistes et coloniale.

Un accès au soin pour tous.tes


Nous voulons la fin des discriminations au soin
par racisme ou transphobie, une gratuité des
soins garantie pour toustes et la fin des
mutilations des personnes intersexes.

Pour la Justice et la Vérité pour Babacar Gueye

Babacar Gueye a été assassiné à Rennes par la police en 2015, comme tant d’autres, à cause de la négrophobie. Justice et Vérite aussi pour Angelo Garand, assassiné par le GIGN à cause du racisme anti-tziganes.
Justice pour les assassiné·es dans les prisons, ou par les flics à l’extérieur.

Contre le capitalisme et sa précarité

Pour la création de réseaux de solidarités conséquents et inclusifs, l’application du droit au logement, la protection du RSA et du chômage.

Travail dans nos communautés

Nous souhaitons que nos communautés se posent sincèrement la question des oppressions qui se reproduisent en leur sein.
Nous encourgeons une prise de conscience que nos espaces restent innaccessibles à de nombreuses personnes pourcause de racisme, transphobie, mais aussi d’inadaptation aux personnes handie, ou en galère financière.


Nous voulons faire vivre les cultures queer racisé.es au sein des luttes queer !
Pour ca il est aussi nécessaire de sortir de nos visions occidento-centrée, de reconnaitre les violences que l’on fait vivre aux personnes exilé·es. Et d’admettre que nous recréons des normes racistes (dans la parole, les modes d’organisation..) qui excluent les plus fragilisé·es d’entre nous.

Il est donc nécessaire d’etre à l’écoute et d’adapter nos espaces aux besoins (espace de repos ou d’isolement, repenser le format des reunions, rendre nos textes lisibles pour les personnes dyslexiques…). De mettre en place des aides financières pour celleux qui en ont besoin, insister sur la gratuité pour les personnes en galère de thunes et encourager les personnes avec des privilèges financier à filer des thunes! Il est important de mettre en valeur et de laisser la place aux personnes exilé·es. De soutenir leurs combats,et d’aider à porter leurs voix.

Nos revendications vous intéressent ?
Rendez-vous sur expansive.info, on en parle bien !

Cortège décolonial 2024

appel pour un cortège décolonial en tête de la Pride de Rennes 2024

Maintenant on fait quoi ?

C’est la merde, tu le sais.
Les fafs sont en force, oui, la gauche est globalement pas foutue d’être antiraciste, d’accord, les LGBTQI+ se prennent tacles sur tacles, c’est vrai.


Maintenant, on fait quoi ?

On te propose un truc, qui changera pas la face du monde mais qui fera sens. On te propose un cortège, qui croise les enjeux de race, de genre et de sexualités. On te le propose parce que ces discours, ces vies, ces situations matérielles, sont trop cachées, oubliées, denigrées.

Si tu fais partie des gens qui croient en la complémentarité des luttes, en l’idée qu’en croisant nos espaces de luttes on devient plus fort·es ensemble, viens avec nous.

Si tu fais partie des gens qui pensent que notre ennemi commun est le fascisme et le conservatisme, et que mettre dos à dos les racisé·es et les sexisé·es leur ouvre les portes du pouvoir, viens avec nous.

Si tu penses que le racisme est ancré en France, dans toutes les sphères et dans toute son histoire, et que tu veux que les sphères LGBTQI+ sortent de ce racisme, viens avec nous.


Si tu as honte que ton drapeau soit dans les mains d’un soldat israélien, au porte-drapeau d’une mairie qui laisse des migrant·es à la rue, accroché au char d’une marque qui exploite le racisme pour accroître son capital, viens avec nous.

Et puis, si tu es moins convaincu·e de ça.
Si tu sais qu’il faut être antiraciste mais que tu ne sais pas comment t’y prendre.
Si tu as plus peur des arabes et des noirs dans la rue, mais que tu détestes cette émotion et
que tu veux lutter contre.
Si tu sais que les fachos disent de la merde, mais que tu ne sais pas les contrer.
Si tu crois un peu en leur chiffres, en leur « faits », mais que tu ressens du dégoût à y
croire.


Non, les cultures non-blanc.hes, en France comme à l’étranger, ne rendent pas plus difficile la vie des LGBTQI+.


Parlons de ce qui les rend difficiles : pensées réactionnaires, fascistes, conservatrices !

Créons un cortège décolonial, avec tous les collectifs, gen·tes concerné·es et allié·es qui veulent porter un croisement de luttes antiracistes, antipatriarcales, antifascistes, pour la libération des communautés religieuses, ethniques, de genre et de sexualité opprimées.


Que tombe le contrôle de nos vies par nos oppresseur·ses !

RDV sous les drapeaux des luttes décoloniales et antifascistes, ramène aussi tes drapeaux !

Cortège queer et décolonial
15 juin, 14h, à l’avant de la Pride !

Pride Radicale 2022


Ici et ailleurs, le fascisme est à notre porte ; quand il ne s’est pas déjà tout simplement installé confortablement. Les présidentielles et le cirque médiatique autour révèlent à quel point le fascisme est plébiscité, quand la gauche est criminalisée.


Même dans des milieux dits féministes, les voix relayées sont les plus proches des idéaux fascistes : mouvements excluant les trans (TERFS) et les travailleur.euses du sexe (SWERF), islamophobes et identitaires, traditionalistes (La Manif Pour Tous)…


Combiné avec un libéralisme de plus en plus féroce, le climat politique est à vomir. La surexploitation des ressources naturelles et la surconsommation continuent pendant que les forêts crament et que le vivant disparaît. Ce brasier est aussi social : services publics en miettes, inflation galopante, destruction des minimas sociaux et du chômage, les précaires seront toujours celleux qui paieront. Les personnes queers, à cause de la difficulté à se loger, à trouver un taff, à accéder et payer leurs soins, sont déjà extrêmement précarisé·es. Souvent rejeté·es par leur familles et isolé·es, iels sont très exposé·es à la catastrophe sociale en cours.

La seule issue pour le capitalisme dese préserver, c’est de s’allier avec les fascistes et de s’en inspirer. La répression est de plus en plus violente contre les mouvements sociaux, les keufs sont en roue libre et assassinent toujours plus, couverts par l’État. La justice bourgeoise est de plus en plus punitive, du jugement aux conditions d’emprisonnement, notamment avec les minorités pour les forcer à rentrer dans le moule. Les personnes trans sont toujours emprisonné·es au regard de leur parties génitales, régulièrement en isolement « pour leur protection ».


Le capitalisme exacerbé et le fascisme croissant écrasent de plus en plus de précaires, notamment celleux considérés comme TransPédéGouine+. Hormis le mois des fiertés où les vitrines sont teintées de drapeaux LGBTQI+, tout le monde s’en branle.

La seule subversion de genre et de sexualité acceptable, c’est celle qui correspond aux codes bourgeois, celle qui transforme nos revendications en jolies décorations : la mode, la pub, le cinéma, l’art. Les sphères politiques et bourgeoises ne nous acceptent que comme objets, dans la limite du discret, de l’acceptable, du binaire.
Par contre, quand on est intersexe, les mutilations génitales médicalement
injustifiées et les traitements hormonaux forcés dès l’enfance sont la norme imposée. Quand on n’est pas un.e homo ou un·e bi au service du RN ou de LREM, mieux vaut se taire et se planquer. Quand on est trans, binaire ou non, on l’est soit trop, soit pas assez.

Et pendant que l’État se gargarise des quelques droits anecdotiques qu’il nous accorde, le backlash médiatique est toujours plus vener : les TERFS sont reçues en grandes pompes dans les cabinets ministériels ; les abolos sont toujours les seules écoutées sur les questions de travail du sexe ; les cathos fachos de la Manif Pour Tous continuent de « protéger leurs enfants » du « lobby LGBTQI+ », tout en luttant contre l’IVG et en fermant les yeux sur l’inceste et la pédocriminalité ; les libéraux ne parlent de nature que pour nous enfermer dans leurs lectures biologisantes.


Bref, c’est la MERDE. Les droits qu’on a obtenus jusque là ne sont absolument pas suffisants, et ils ne seront jamais acquis, parce qu’il y aura toujours des droitards pour s’y opposer. Parce qu’on menace le patriarcat, il sera toujours contre nos existences. Parce que nos luttes sont directement liées à l’antiracisme, à l’antivalidisme, à l’antifascisme et à l’anticapitalisme, nous n’intégrerons pas la société, nous la désintégrerons.

Rendez-vous samedi 22 octobre à 14h à Sainte-Anne, parce qu’un mois par an n’est pas suffisant !

Militantisme LGBTQ+/Queer : répression et réappropriation de la violence

LE RÉFORMISME ET LE JEU POLITIQUE


La dernière causerie intitulée : « militantisme lgbt : c’est qui et c’est quoi la communauté ? » a été traversé à de nombreuses reprises par la séparation de deux lignes distinctes que nous nommerons réformiste et révolutionnaire. elle s’est traduite dans les discours par une distinction identitaire et politique entre lgbtqia+ d’une part, et tpg/queer de l’autre.

Du coté réformiste, l’acronyme extensible lgbtqia+ qui s’enracine dans le premier militantisme homosexuel (dans la période 1890-1930) était porté par des juristes et des médecins dont le but, toujours inchangé aujourd’hui, consiste à alerter élus et médias sur les discriminations, à réclamer auprès de l’etat des droits et de la reconnaissance ainsi qu’une tolérance du monde social.

Du côté révolutionnaire, on retrouve invariablement depuis les années 70 et le front homosexuel d’action révolutionnaire, le « retournement du stigmate » c’est- à-dire retourner l’insulte en fierté et en sentiment d’appartenance. d’où une proximité avec l’acronyme tpg (transpédégouine), d’où également avec le queer (qui contient cette idée de marginalité, d’inassimilable, de monstrueux).

Une première affinité avec les luttes et les rapports de force se manifeste déjà. En 2022, ces deux lignes sont devenues indépendantes avec leurs histoires, leurs pratiques, leurs discours, leurs horizons. Toutefois, cette vision duale doit être avant tout comprise comme une lecture générale qui vient rattacher la spécificité des luttes et du militantisme des minorités sexuelles à l’histoire. La ligne révolutionnaire comme appartenant à la vague mondiale du début des années 70 et s’élevant des quatre coins du monde, la ligne réformiste comme accompagnant l’histoire de la gauche institutionnelle et du droit. Il faut par ailleurs reconnaitre que nos lignes se sont déjà croisées et se recroiseront peut-être encore. Act-up en est un exemple particulièrement significatif.

La ligne réformiste trouve son affinité avec le monde associatif, avec les partis politiques de gauche et surtout avec les institutions . De l’ONG internationale à la petite association, du local LGBT municipal (prêté par la mairie) à l’émission de télévision sur le coming out, le militantisme réformiste se résume à la question de la gestion : gestion de l’homophobie (donc plus de police… ), gestion de la précarité (donc plus d’encadrement d’insertion sociale), gestion du mal-être (psychiatrisation), gestion des inégalités (accorder plus de droit, de reconnaissance).

La ligne réformiste est un dialogue avec l’État et les institutions pour gérer les populations lgbtqia+. L’horizon réformiste se définit donc par une égalité parfaite entre les différentes composantes de la société.

La ligne révolutionnaire elle, trouve son affinité avec les anarchistes et les radicaux. avec mai 68 en france et les années 70 italiennes les mouvements minoritaires (mouvement des femmes, mouvement homosexuel, mouvements des minorités ethniques, indiens métropolitains, groupes de luttes armées, mouvement squat…) se confrontent aux anciennes structures (syndicats, parti communiste, groupes gauchistes de divers tendances) avec pour enjeux une idée nouvelle de la révolution. Celle-ci devient une confrontation aux normes et aux structures sociales et psychologiques de la société et non plus une prise du pouvoir. La révolution se vit ici et maintenant.

La ligne révolutionnaire dont il est question ici (lutte contre l’hégémonie capitaliste construite historiquement sur les inégalités, la sexualité prise comme un dispositif de pouvoir, lutte contre la famille, structure de base de la société et entité affective aliénée à la production et à la reproduction, lutte contre le régime politique qu’est l’hétérosexualité) est inséparable du mouvement révolutionnaire dans son entièreté.

Il ne s’agira pas ici de faire l’éloge de la ligne révolutionnaire contre la ligne réformiste. Si elles ne sont pas dépendantes, elles permettent chacune à l’autre une liberté plus grande, une capacité d’action renouvelé (la ligne réformiste à préparé une situation dans laquelle nous pouvons nous mouvoir, affirmer, attaquer, construire. Assumer des rapports de forces. et en retour, elle bénéficie des mesures prises quant à ces rapports de forces, mouvements politiques ou autre…). La question de la ligne réformiste sera toujours celle de ne pas se compromettre, de ne pas devenir le pantin du pouvoir. La question de la ligne révolutionnaire sera celle de la pertinence et de l’ampleur de son action. Ces deux écueils devant nous pousser encore à mettre sur pied une véritable stratégie.

Enfin, une dimension essentielle sépare nos deux lignes. Celle de l’intégrité du corps,
celle de la mise en jeu de soi, celle du danger et de la violence. Si les réformistes mettent en jeu leur corps symbolique (voie de citoyen dans les urnes, présence numéraire en manifestation… ), il en va tout autrement de la ligne révolutionnaire. Et en effet, le FHAR est un exemple dont on ne se départit pas aujourd’hui. Se battre contre des fascistes, contre la police, mais aussi contre des discours médicaux, contre des procédures administratives, etc…

La question de la lutte et de la résistance aux situations que l’on nous impose implique obligatoirement, fatalement même, la question de la violence. Celle que l’on subit, encore et encore, mais aussi celle que l’on se réapproprie, pour rendre coup sur coup.

Extrait de « vers la plus Queer des insurrections »

PAR LE GANG MARY NARDI février 2009

Une proposition de définition du terme « Queer » dans « Vers la plus queer des insurrections”, traduction de Queer ultraviolence, anthologie du mouvement états-unien queer insurrectionnaliste bash back! par Fray Baroque et Tegan Fanelli.

« Certain.e.s liront ‘’queer’’ comme synonyme de ‘gay et lesbienne » ou ‘LGBT »‘. Cette lecture est inadéquate. Alors que celleux qui s’intègrent le mieux dans les constructions de « L »‘, « G »‘, « B » ou « T » pourraient tomber dans les limites discursives du queer, le queer n’est pas une zone d’occupation stable. Le queer n’est pas simplement une énième identité qui peut être punaisée sur une liste de catégories sociales nettes, ni la somme quantitative de nos identités. Il s’agit plutôt de la proposition qualitative de l’opposition aux présentations de la stabilité – une identité qui problématise les limites maîtrisables de l’identité.

Le queer est un territoire en tension, défini en opposition au récit dominant du patriarcat blanc-hétéro-monogamme, mais aussi en affinité avec tout.e.s celleux qui sont marginalisé.e.s, exotisé.e.s et opprimé.e.s. Le queer, c’est ce qui est anormal, étrange, dangereux. Le queer implique notre sexualité et notre genre, mais va bien au-delà. Il incarne notre désir et nos fantasmes, et bien plus encore. Le queer est la cohésion de tout ce qui est en conflit avec le monde hétérosexuel capitaliste.

Le queer est un rejet total du régime de la Normalité. »