Extrait de « vers la plus Queer des insurrections »

PAR LE GANG MARY NARDI
février 2009

Une proposition de définition du terme « Queer » dans « Vers la plus
queer des insurrections”, traduction de Queer ultraviolence,
anthologie du mouvement états-unien queer insurrectionnaliste
bash back! par Fray Baroque et Tegan Fanelli.

« Certain.e.s liront ‘’queer’’ comme synonyme de
‘gay et lesbienne » ou ‘LGBT »‘. Cette lecture est
inadéquate. Alors que celleux qui s’intègrent le
mieux dans les constructions de « L »‘, « G »‘, « B »
ou « T » pourraient tomber dans les limites
discursives du queer, le queer n’est pas une zone
d’occupation stable. Le queer n’est pas
simplement une énième identité qui peut être
punaisée sur une liste de catégories sociales
nettes, ni la somme quantitative de nos identités.
Il s’agit plutôt de la proposition qualitative de
l’opposition aux présentations de la stabilité – une
identité qui problématise les limites maîtrisables
de l’identité.

Le queer est un territoire en tension, défini en
opposition au récit dominant du patriarcat
blanc-hétéro-monogamme, mais aussi en affinité
avec tout.e.s celleux qui sont marginalisé.e.s,
exotisé.e.s et opprimé.e.s. Le queer, c’est ce qui
est anormal, étrange, dangereux. Le queer
implique notre sexualité et notre genre, mais va
bien au-delà. Il incarne notre désir et nos
fantasmes, et bien plus encore. Le queer est la
cohésion de tout ce qui est en conflit avec le
monde hétérosexuel capitaliste.

Le queer est un rejet total du régime de la
Normalité. »