TDoR, 2024

prise de parole, 20 Novembre 2024

En cette journée de commémoration de nos morts et mortes, nous savons que la tristesse est la première émotion qui nous vient. Bougie, couronnes de fleurs,… On repense à celleux qu’on a perdu-e-s, celleux qui sont passés pas loin, et aux deuils à venir. Vivre Trans, c’est vivre avec la connaissance que nous, nos proches et/ou nos adelphes seront opprimé-e-s, agressé-e-s, humilié-e-s, régulièrement assassiné-e-s. 350 d’entre nous tué en un an.

Parmi ces victimes, un peu moins de la moitié était Travailleuse Du Sexe. Une propotion qui diminue graduellement chaque année depuis 2008. Non pas qu’ils tuent moins les TDS, les assassins s’attaquent surtout de plusse en plusse à d’autre catégories. De plus, beaucoup des victimes sont jeunes, 1/3 avait entre 31 et 40 ans. 1/4 entre 19 et 25 ans. Egalement, 15 mineurs assassinées.

Toujours plusse de mortes, et pourtant les situations sont si familières : essentiellement des femmes trans non-blanches et notamment noires. Près d’une sur deux travailleureuses du sexe. Et comment être surprise quand partout dans le monde, notamment occidental, le fascisme gonfle, avance, prend le pouvoir. C’est lui, le fascisme, qui peint toujours une cible dans le dos des mêmes : femmes, TransPédéGouineInter, travailleuses du sexe, personnes non-blanches. C’est en s’appuyant sur ses piliers du patriacat et du racisme que cette idéologie mortifère nous marginalise, fait de nous des bizarres, des innacceptables,.. des queers.

Mais bien souvent aussi, des dispensables, des dérangeantes,… des dérangées. Toustes le savent bien : dans nos communautés de marginalisés, il y a beaucoup de personnes handicapé-e-s, beaucoup de personnes fols. Aujourd’hui, extrême centre, néo-libéraux et fascistes travaillent main dans la main pour organiser la mise au travail de gré ou de force. Une nouvelle « loi immigration » annoncée pour 2025. La violence contre les pauvres en criminalisant toujours plusse les SDFs et les squatters notamment. Aux handicapées rejetées par un monde du travail toujours plus violent, le gouvernement entend proposer le suicide, avec l’appuie même des forces politiques de gauches. Alors pour avancer, il faudra aussi s’attaquer au validisme et au sanisme.

Des année-e-s qu’on hurle : « plus jamais ça », « assez », « pas une de plusse ». Chaque année il est de plusse en plusse clair que ni nos cries, ni nos larmes, ni notre sang ne les fera bouger. Il n’y a rien a attendre des institutions qui au mieux nous donnent moins que des miettes.

Trève de constat. Maitenant : on fait quoi ? Répondons à l’unisson : organisons-nous. Il est plus que jamais urgent de donner de la substance au mot communauté que nous utilisons toustes tant. C’est par l’auto-gestion que l’on gère le mieux nos transitions médicales. Par l’automie dans le TDS que l’on trouve notre subsistance. C’est dans la solidarité que réside notre résilience. Dans le collectif qu’éclos notre pouvoir.

Et puis, sortons les crocs. A force de voir les mêmes attrocités se reproduire, voire empirer, sans rien pouvoir y faire, on sombre. On doit réussir a attaquer ceux qui nous attaquent. On doit cibler nos objectifs, savoir pourquoi on les attaque, et y aller fort pour ne plus laisser exister ce qui nous tue.
Le 25 novembre au soir, attaquons la Nuit du Bien Commun, un événement de milliardaire anti-IVG, anti-trans, qui vient tranquillement diffuser ses idées morbides à Rennes.
Attaquons les pseudos soignant.es qui nous pourrissent la vie et nous empèchent d’aller mieux quand le monde nous deboite trop : médecins, psychiatres, endoc’, on a toustes des expériences de merde avec certain.es d’entre eux, alors empêchons les de continuer à agir de la sorte.
Attaquons les collectifs abolitionistes, qui foutent dans la merde les plus précaires de nos communautés : Amicale du Nid, Osez le Féminisme, ca dégage de Rennes !
Attaquons le racisme systémique et ceux qui le représente, ceux qui valident et utilisent les frontières pour arme d’oppression des personnes racisé.es. Attaquons Thales, Carrefour, qui soutiennent un génocide de masse, attaquons Apperé qui laisse les migrant.es à la rue !

A nos ennemis : ne confondez pas nos larmes avec de l’impuissance. Sous notre tristesse bouillone la rage de changer cette société dégueulasse qui nous marginalise et voudrait nous voir nous cacher, sinon disparaitre. Nous ne sommes pas des victimes par essence. A leur projet politique infecte, nous répondrons par la force de l’organisation et la solidarité.

Nous sommes Queer, vénère et révolutionnaires. Votre monde tombera. Nous le démantelerons. Brique par brique, mur par mur : Tremblez, on arrive.

Par La FRAP

Front Révolutionnaire Anti-Partriarcal