Nous avons choisi de partager ce texte issu du blog Dédale d’idée car il s’agit d’un des textes foncateurs de la ligne politique de notre collectif.
« Les positions non-binaires (et LGBTQI plus largement, d’ailleurs) gagneraient à sortir du schéma identitaire pour retourner à des bases sociales, politiques, priorisant les conditions matérielles d’existence, les oppressions et les violences. Se limiter à des questions identitaires, n’apporterait des solutions (dans le cas où des changements seraient faits) que pour les plus favorisé.e.s, ceulles dont les problèmes se limitent à leur identité et le rejet de celle-ci par le reste du monde. Qu’en est-il des violences, des inégalités, des injustices, des mort.e.s ?
Le mouvement de lutte LGBTQI, s’il a bien lieu, doit se faire avant tout pour (et même par) les victimes les plus touchées, les plus dévalorisé.e.s, les pauvres, précaires, racisé.e.s, handicapé.e.s, malades, migrant.e.s, les queers, travailleur.se.s du sexe, prisonnier.e.s, toxicos, séropos, gros.se.s, moches, freaks, tou.te.s les non-conformes, même aux normes présentes au sein de la communauté queer.
Les revendications queer ne doivent pas se limiter à ce que les LGBTQI blanc.he.s, riches, valides et déjà favorisé.e.s et dans des situations stables par ailleurs ne soient plus victimes d’oppressions. C’est bien souvent ce que proposent déjà des institutions se revendiquant progressistes : du capitalisme rose, de l’homonationalisme, du pinkwashing libéral à base de larmes de Trudeau et de passages piétons couleur arc-en-ciel. Des actions suffisantes pour se faire bien voir des LGBTQI mais sans conséquences réelles et concrètes, satisfaisant une élite queer tandis que le reste de la population souffre du reste de ces politiques.
L’objectif à viser serait plutôt celui d’une révolution queern où les inégalités, les discriminations, les injustices, et les oppressions de genre, de sexualité et toutes les autres (classe, race, etc.) prennent fin pour l’ensemble de la population, pas seulement les plus aisé.e.s.
C’est pourquoi l’identité et toutes les formes individualisantes de la communauté queer ne doit pas être au centre de ses combats.
Pour que les personnes non-binaires puissent lutter parmi les personnes LGBTQI en tant que groupe cohérent et porteur de revendications, il faudrait oublier (au moins sur le plan politique, le plan individuel est secondaire) les questions d’identité et revaloriser celles des conditions matérielles d’existence, l’aspect social, là où se jouent les schémas oppressifs. »
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